Treizième Article
Dynamisme fluctuant de l'image globale
Nous évoquions beaucoup au cours de nos recherches cette notion, difficilement définissable en termes concerts, de l'image de ce que nous pouvions appeler l'ego, le moi, le schéma intellectuel, corporel, face à l'apparence, le paraître, l'image du regard des autres, considérés comme une simple information, sans incidence sur notre entité.
La difficulté de définition réside en fait dans cette mouvance cybernétique, entre l'installation de notre moi dans le respect de nous-mêmes refusant toute compromission mortifère avec la socialisation, et cette part d'acceptation de pulsions non vitales devant appeler la mort.
Il est bien entendu que la connaissance de ces tendances négatives nous fait passer à la marche supérieure. Ce survol nous donne la lucidité du recul, par ce savoir, par l'humour, le rire, la simple constatation de faits ne pouvant plus nous atteindre.
A chaque instant, nous avions pour nous-mêmes le devoir de nous respecter en respectant l'environnement, pour réaliser des créations communes. Mais nous avions à mesurer en quelles proportions nous pouvions ou nous devions entrer dans le jeu dangereux, si mal cerné, de la société de castration.
Mais les principaux processus de pensée utilisés tour à tour par l'individu, de façon plus ou moins inconsciente, offre, outre le dualisme, toute une panoplie de non-dualismes dont fait partie le "NON-A" vénusien de la science-fiction des années 50. Chacune de ces façons de pensée possède un langage mathématique qui lui est propre.
Ces raisonnements vont de la méconnaissance pure du bien et du mal, comme le pratique l'enfant, à une multiplication, ou encore à une négation de ces deux notions, en passant par l'idée qu'un bien qui n'existe pas est un bien, ou qu'une chose peut être bien et mal en même temps.
Une fois que cet individu, considéré d'abord comme un homme invisible, devenu visible grâce au vêtement de l'appréhension de lui-même qu'il s'est choisi, a sélectionné son véhicule qui le transportera d'un point à un autre dans son information présente.
Ce chemin se présente sous la forme d'une Courbe de Gauss, qui démarre horizontalement à l'arrivée de la proposition d'information en cours.
Le début de ce voyage se situe en "L", pour LATENCE, en attente de cette arrivée.
Dès que la proposition d'information se présente, le traitement démarre et commence à se former dans la montée dynamique.
Passée en somment de courbe, l'information est créée. Au point "P" pour "Mise au Point", elle se fige par ce survol de son regard en arrière, avant d'aborder la descente "D" ou Destruction de l'information actuelle. Les éléments "internes et externes" sont reclassés dans les Mémoires selon un choix dicté POUR et PAR l'instant.
Le chemin, arrivé en bout de course, se positionne de nouveau horizontalement en "L" final de Latence qui est l'attente de l'arrivée de l'information suivante.
Ce ne peut pas être non plus par une recherche faite sur des éléments de son passé. Celui-ci n'a jamais rien à voir avec des souvenirs qui se construisent POUR et PAR l'instant présent. Cela signifie qu'un retour en arrière est inutile pour la compréhension d'un être n'existant qu'en l'instant.
L'individu n'ayant pas l'habitude de chercher à comprendre chaque chose par le menu, seules des propositions incluant les trois principaux paramètres le concernant pourront l'aider à se définir dans ce présent qui n'appartient qu'à lui et à lui seul.
Cette ultime lucidité, honnêteté vitale pour la gérance de son instant, lui apporte le recul nécessaire pour survoler sa Situation.
Il s'apercevra, petit à petit, que plusieurs entités cohabitent avec ce MOI vital précieux. Il y rencontre tout d'abord une "Petite Personne". C'est elle qui s'occupe des détails de la vie courante, qui se régale des petits bonheurs quotidiens et pleure en cassant une biscotte.
La "Grande Personne" hausse les épaules devant tant de futilités : - Des millions de gens meurent de faim ! Et tu te désoles parce que tu as cassé ta biscotte...
Alors, elle se débrouille pour maintenir hors de l'eau la tête de l'être fragile. Lorsque la vie semble trop dure, elle accorde des récompenses à cette petite "soeur" infantile. Ce peut être un bout de chocolat, ou un achat inutile devenu nécessaire pour son moral.
Une troisième entité se manifeste aussi de temps en temps. Jouant le rôle de Régulateur, elle semble avoir des antennes hors normes. Peut-être devrait-on la comparer à ce que l'on appelle l'intuition, ou la communication de sensibilité à sensibilité.
Elle possède peut-être la possibilité particulière de percevoir des ondes non encore exploitées et seulement répertoriées.
Elle lui ferait entrevoir au travers de ses sens, les repérages des ondes telluriques, les vibrations de sons inaudibles pour le corps humain, les ultrasons l'atteignant par quanta, comme la lumière, les couleurs, les odeurs, les bruits...
Le MOI de l'individu, qui n'est pas ce que l'on a tenté d'appeler son EGO, forme un tout avec ces trois autres essences, la Petite, la Grande Personne et ce Régulateur agissant du dehors...
Cette description réductrice et allégorique n'est peut-être satisfaisante que pour une évocation sommaire de ce qu'est réellement la richesse de nos fantastiques cerveaux ?
Elle ne servirait qu'à cristalliser une réflexion remarquant que seule la simple subjectivité de chacun est capable de se rapprocher de la compréhension du fonctionnement multiforme de son imaginaire propre.
Ces quatre entités dessinent l'image globale que chacun de nous crée à chaque instant, pour et par cet instant.
Chaque image globale comprenant, avec l'idée de son schéma corporels, les réalités d'au moins quatre entités principales, va investir à chaque moment un rôle lui permettant de se mettre en scène dans le théâtre de la vie, créant avec son environnement une action commune.
Cette scénarisation de son mouvement fait intégrer, ou non, une socialisation mortifère, qui ne devient vitale que grâce au survol de la Situation et de son traitement réalisé sous l'angle de la Logique de Rigueur Universelle.
Chloey Till "INFINIMENT LOGIQUE"